Pour les petits chanceux qui passent par Paris avant le 31 juillet, faites un tour à la Cinémathèque.
À deux pas (enfin, à Paris, tout est relatif) de la Gare de Lyon, voisinant paisiblement le Palais Omnisport, la Cinémathèque offre une très belle exposition sur le cinéaste depuis le 23 mars.
Vous ne pourrez plus voir les films, mais l'expo vaut le détour.
J'ai appris bien des choses, surtout sur le début de sa carrière. C'était avant tout un immense photographe. Ses clichés des années 50 pour la revue Look sont magnifiques. Je ne connaissais pas sa fascination pour Napoléon. Il avait projeté de faire un film sur l'Empereur après "Orange Mécanique", mais le projet aurait nécessité trop de prouesses techniques pour l'époque.
Son obsession pour la guerre revient dans ses films : " Les Sentiers de la Gloire ", " Full Metal Jacket ", " Dr Folamour " et « Aryan Papers » qui n'a jamais vu le jour.
Kubrick a renoncé à « Aryan » car son copain Spielberg l'avait devancé avec le projet « La liste de Schindler » et Stanley lui a fait cette fleur.

La cruauté humaine. Tel est le fil rouge.
Qu'elle soit policée, voire polie (Barry Lyndon), réglementaire (Les sentiers de la gloire, Full Metal Jacket) antique (Spartacus) perverse (Eyes Wide Shut, Lolita, Orange Mécanique) insidueuse (Shining) nécessaire (Le baiser du tueur, L'ultime Razzia), elle est indissociable de la condition humaine.
C'est ce qui nous rapproche, Stan et moi.
Nous avons le même regard sur l'être humain : C'est l'ultime prédateur.

En sortant, prenez le temps, s'il est clément, de flâner dans le joli jardin Yitzhak Rabin sur lequel donne la Cinémathèque. Sinon, vous pouvez toujours aller déguster un thé et une crêpe au sucre juste de l'autre côté de la rue.
En longeant les quais de Seine, j'ai du ouvrir mon parapluie et j'ai souri en pensant à Woody.
En pensant à Minuit.